Ce sujet me relie à
la fois à la machinerie et à l'exploitation des
richesses de la terre par l'homme.
Couvrant principalement
la période de 2009 à 2015, il s'agit de la genèse
de ma pratique de la photographie humaniste. Nous sommes en pleine
nature, parfois directement dans les champs mais pas encore au
coeur du fourmillement de la ville ou des manifestations en tous
genres. L'humain est déjà au coeur de ma démarche,
même si on ne le perçoit pas directement. Il s'agit
d'une catégorie bien particulière d'acteurs de
notre quotidien ; ceux qui remplissent nos assiettes. Des acteurs
dont l'activité se meurt pourtant...Silencieusement et
malheureusement de plus en plus dans l'inconscience générale.
Les candidats à
la reprise du flambeau se font rares car l'avenir, incertain.
Quand ce n'est pas des
agriculteurs qui cessent toute activité, ce sont au minimum
400 suicides (chiffre de 2009). La réalité affligeante
s'impose par 25 mètres-carrés par seconde soient
216 hectares se volatilisant par jour en France, autrement dit
l'équivalent de 196 terrains de football ! A ce rythme
infernal, la célèbre phrase prononcée au
XVIIème siècle par le Duc de Sully risquerait bien
de n'être très bientôt qu'un bien lointain
souvenir comme les fossiles. Chaque jour, labourage et pâturage
que sont les deux mamelles de la France se dissolvent. Qu'en
penseront nos enfants ? |